Skip to main content

Les solutions fondées sur la nature

Ou comment gérer durablement les eaux pluviales tout en favorisant le développement de la biodiversité et l’amélioration du cadre de vie.

Les solutions fondées sur la nature…

Les solutions fondées sur la nature

L’ADOPTA préconise d’utiliser les solutions fondées sur la nature. Ces solutions amorcent un système vertueux : les eaux ruissellent, s’infiltrent dans des espaces végétalisés de pleine terre et favorisent leur bon développement ; les plantes absorbent alors une quantité importante d’eau qu’elles vont consommer et évapotranspirer ; enfin, le système racinaire des plantes rend le sol moins compact et donc plus perméable favorisant une meilleure infiltration aidant le rechargement des nappes phréatiques. Elles sont le point de départ de la restauration du cycle naturel de l’eau.

Les bénéfices sont multiples. Vous pouvez ainsi aménager vos villes et villages pour favoriser le développement de la biodiversité via des corridors écologiques et offrir un cadre de vie agréable en créant des espaces de loisirs et de bien-être, tout en luttant contre les îlots de chaleur urbains.

Ces solutions fondées sur la nature peuvent prendre des formes multiples pour des usages variés.

Le saviez-vous ?

Un sol vivant n’est pas seulement composé des racines de nos plantes dans la terre mais c’est un véritable écosystème complexe et dynamique où vivent en complémentarité champignons, vers de terres, bactéries, petits animaux décomposeurs.

La noue

La noue est un espace linéaire planté présentant une légère dépression afin de recevoir les eaux pluviales, issues d’un ruissellement direct (voirie, cheminement piéton) ou indirect (toitures).
Les eaux pluviales sont infiltrées sur place et contribuent au rechargement des nappes phréatiques. Si les conditions ne sont pas propices à l’infiltration (risque de pollutions, terrain peu propice), la noue stocke temporairement les eaux avant de les renvoyer à débit limité et différé de préférence vers le milieu naturel.
Grâce à l’eau, la noue est un espace propice au développement d’une végétation riche et diversifiée. Elle peut être plantée de vivaces et graminées, mais également d’arbustes et d’arbres (cornouillers, saules, aulnes) qui apprécient les sols frais. Le système racinaire des plantes et la vie biologique associée améliorent l’infiltration.

Le jardin de pluie

Le jardin de pluie est un espace végétalisé de forme libre et de faible profondeur. Il infiltre et stocke temporairement les eaux pluviales de voiries, de trottoirs et/ou de toitures.
Il peut devenir jardin d’agrément s’il est planté d’essences locales (comestibles, mellifères,…). Il contribue à la création d’îlots de fraîcheur en ville et favorise le développement de la biodiversité.

La toiture végétalisée

La toiture végétalisée est le toit d’un bâtiment recouvert d’une surface végétale. Cette toiture verte a plusieurs atouts. Elle stocke une partie des eaux pluviales qui sera absorbée ou évapotranspirée par les végétaux. Elle permet une meilleure isolation thermique, acoustique, et prolonge la durée de vie du toit. Elle offre un lieu privilégié de biodiversité, aide à lutter contre les îlots de chaleur et les inondations tout en améliorant le cadre de vie.
Afin de conjuguer architecture et eaux pluviales, certaines précautions et respect des règles de l’art sont à prendre lors de la mise en œuvre pour éviter toute infiltration..

Il existe trois types de végétalisation possibles :

  • Extensive : substrat réduit sur lequel se développent des sédums,
  • Semi-extensive : substrat moyen sur lequel poussent des graminées et vivaces,
  • Intensive : substrat épais où l’on peut planter arbustes et petits arbres, (avec une prise en compte de leurs besoins et développement).

L'échelle d'eau

L’échelle d’eau est un système de récupération des eaux de pluie qui fonctionne par gravité. Ce principe d’aménagement s’adapte à des terrains plats mais aussi en pente. Les eaux de pluie (toitures, ruissellement direct ou indirecte) sont stockées dans plusieurs modules sans fond, placés en cascade, se remplissant successivement.

Ces modules peuvent être plantés d’arbustes afin de constituer des haies bocagères favorisant la biodiversité et dessinant des limites parcellaires qualitatives.

L'arbre alimenté en eau

L’arbre alimenté en eau, ou arbre de pluie, est un arbre planté en milieu urbanisé qui reçoit les eaux pluviales. Les essences arborées doivent être variées pour limiter les risques de maladies et autres agressions ainsi que les épisodes allergiques. Ces plantations sont alimentées par ruissellement direct ou par une tranchée d’infiltration. L’apport en eau permet le bon développement racinaire et aérien de l’arbre.

Le module végétalisé

Le module végétalisé est un dispositif d’aménagement modulaire composé en partie inférieure d’une réserve alimentée par les eaux pluviales de voiries et/ou de toitures, et en partie supérieure d’une végétation plantée. L’eau est stockée temporairement et alimente les plantations, pour limiter les arrosages en période de sécheresse.

En situation contrainte (en milieu urbain dense, en aménagement sur dalles,…), ces modules créent des micro-paysages prenant la forme de haies bocagères ou de massifs végétalisés. Ils dessinent des limites qualitatives dans l’espace public pour différencier les usages.

Le mur végétalisé autonome

Le mur végétalisé est constitué d’une structure verticale dans laquelle va pouvoir être plantée une végétation diversifiée. La collecte des eaux pluviales de toitures, stockées dans une cuve de récupération, va ensuite permettre l’arrosage de cette végétation pour favoriser leur développement. Afin de s’assurer du bon fonctionnement d’un mur végétal, il est recommandé de l’équiper d’un système de capteurs autonomes qui détecteront et optimiseront les besoins en arrosage.

La végétalisation d’un mur permet d’améliorer ses capacités d’isolation thermique et acoustique tout en favorisant la biodiversité. Ainsi, cela contribue à lutter contre les îlots de chaleur urbains et améliore le cadre de vie.

Le parc inondable

Le parc inondable est un espace planté qui peut accueillir les eaux pluviales afin de se prémunir des risques d’inondations. Un espace défini s’inonde temporairement, infiltre sur place et/ou stocke les eaux avant de les rejeter vers le milieu naturel ou le réseau.

Le parc inondable est polymorphe : une grande prairie au sein d’un parc urbain, des terrains de sports, un boisement en creux planté. L’objectif est d’utiliser toutes formes d’espaces comme tampons lors d’événements pluvieux.

Atout véritable, ce parc est multi-fonctionnel : jeux, promenades, rencontres, etc., il s’inonde lors de fortes pluies, avant de redevenir un lieu praticable. L’aménagement de passerelles ou de cheminements sur digues permet de déambuler à travers un paysage changeant, véritable écrin de biodiversité durant toutes les saisons de l’année.

 

Les espaces d'eau permanents

Les espaces d’eau permanents constituent des bassins de stockage des eaux pluviales, naturels ou artificiels, prenant la forme de jardins d’eau, de mares, d’étangs,… Ils recueillent les eaux par ruissellement direct ou indirect. Il est favorable de dessiner des berges en pentes douces pour une renaturation spontanée d’une biodiversité aquatique et palustre.
Selon les cas, ce bassin naturalisé sera imperméabilisé totalement (risque de pollution par exemple) ou partiellement (via une couche argile, …) pour favoriser la rétention d’eau.

À petite échelle, ces zones sont des espaces de plaisance appréciés, observatoires privilégiés de la nature. À grande échelle, interconnectées grâce à un réseau hydrographique de surface (noues, fossés, …), elles gèrent les risques d’inondations.
Ces zones en eau sont parmi les milieux écologiques les plus propices au développement d’une faune et d’une flore fragile qu’il faut protéger et recréer dans nos paysages de demain.